Le Haut Conseil de Coordination des Associations et Mouvements Estudiantins (HaCAME) et la Coordination Nationale de la Jeunesse Estudiantine (CNJE) ont organisé un colloque sur « l’utilisation défectueuse des réseaux sociaux, quel impacts sur la paix sociale au Togo ?». C’était le 18 octobre dernier à la Maison des Jeunes de Kara, en présence du secrétaire général de l’Université de Kara, M. Pawoubadi Pidabi, représentant le président, Pr. Komla Sanda.
Les réseaux sociaux, dans le domaine technologique consiste en un service permettant de regrouper diverses personnes afin de créer un échange sur un sujet particulier ou non. Leurs présences deviennent de plus en plus importantes et diversifiées et leur utilisation, simple et accessible à toutes les couches sociales. Il est alors judicieux d’accorder un temps de réflexion à leur utilisation et d’évaluer leur impact sur la société, d’où, cette rencontre qui se veut un cadre d’échange avec les étudiants pour une efficiente utilisation de ces réseaux sociaux.
Bodi Daimou, président du CNJE, a soulevé le nuisible impact qu’a eu les réseaux sociaux lors de la crise politique qui a secoué le pays le 19 août 2017 et a déploré les abus et excès auxquels l’on a assisté dans le pays voire hors. « Cette journée intellectuelle est un rendez-vous de questionnement scientifique rigoureux sur l’utilisation des TIC en général et des réseaux sociaux en particulier. C’est donc le lieu de mener des réflexions sans tabous ni contraintes, en régulant à la périphérie les passions et les inactions pour un Togo meilleur » a-t-il souligné. Pour sa part, M. Piou Tchedre, président du HaCAME a estimé que « les réseaux sociaux constituent un cadre propice à l’usage abusif de la liberté d’expression ; la diffamation où la diffusion de message frauduleux est devenue la matière première qui alimente les discussions de groupes et les esprits faibles qui ne sont pas doués de faculté de discernement prennent cela pour des vérités sûres et incontestables. Ce colloque vient ainsi attirer l’attention du public sur les dangers de l’usage abusif des réseaux sociaux tout en nous amenant au discernement et à la responsabilité ».
Ouvrant les travaux, au nom du président de l’Université de Kara, M. Pidabi a salué cette initiative qui prouve que la jeunesse estudiantine veut se prendre en main, au regard du thème choisi. Il est donc primordial que les réseaux sociaux soient un outil au service de la bonne information, de la cohésion sociale et du développement économique a-t-il martelé.
Plusieurs communications présentées dans deux panels différents ont retenu l’attention des participants. Le premier panel animé par des enseignants-chercheurs de l’Université de Kara a regroupé les sous-thèmes suivants : les pouvoirs des médias en démocratie ; les réseaux sociaux, atout ou danger dans la vie universitaire ; quels comportements civiques doit adopter la jeunesse pour une cohésion sociale au Togo ; la crise au Togo, quel rôle doit jouer la jeunesse pour sa résolution imminente ; ont été respectivement présentés par Dr Sewa Edouh, juriste ; Dr Palakyém Mouzou, linguiste, Dr Tchaa Pali (MC), linguiste et Dr Adjeta, sociologue.
Le deuxième panel, co-animé par M. Germain Pouli, Directeur de publication de Togo Réveil et M. Firmin Teko, chroniqueur politique sur la radio Métropolies a porté sur l’utilisation défectueuse des réseaux sociaux, quel impact sur la cohésion sociale au Togo ; les médias dans la crise au Togo et la responsabilité des réseaux sociaux et des médias dans la résolution de la crise au Togo.
Satisfait de la tenue de cette journée, l’assistance présente confie : « nous avons appris de fond en comble les méfaits que nous cause notre mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Pour nous, l’essentiel était de copier et de coller, mais après cette journée d’échange et de partage, je pense que nombreux prendront conscience des maux que nous causons à notre société», nous laisse entendre Mlle Mathie Agba, étudiante en FaSEG. Mlle Rahamatou Asso, étudiante en Droit, pour sa part, estime que « ce rendez-vous du donner et du recevoir permet aux uns et aux autres de comprendre le tort que nous pouvons causer par une simple mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Aussi, cette séance permettra également aux hommes des médias de connaitre leur niveau d’implication dans la crise et leur responsabilité dans la résolution de cette crise ».