Une trentaine de producteurs de mangues greffées ont été outillés à la méthode de lutte durable à base de pièges à paraphéromone contre les mouches de fruits dans les vergers de manguiers greffés au Togo. C’était au cours d’un atelier de formation qui s’est tenu le 23 décembre 2019 à l’Hôtel Aléhéri de Sokodé. Il a été organisé par l’Institut supérieur des métiers de l’agriculture (ISMA) de l’Université de Kara avec l’appui du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), piloté par le ministère de l’agriculture et de la production halieutique et animale.
La filière mangue constitue une composante essentielle du secteur horticole dans beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest et constitue une bonne opportunité de revenu pour les producteurs. Cependant, depuis plusieurs années cette filière est confrontée à la problématique de la mouche des fruits qui engendre d’énormes pertes. Afin d’apporter sa contribution dans la lutte contre ces nuisibles, l’Université de Kara a initié le projet ProMangue. Il est mené en collaboration avec une structure israélienne, Biofeed et PPAAO-Togo et vise l’introduction d’une méthode de lutte durable à base de pièges à paraphéromones contre les mouches de fruits dans les vergers de manguiers greffés au Togo.
Au cours de l’atelier, un exposé fait par M. Nafadjara Abouwaliou Nadio, enseignant-chercheur à l’ISMA, a présenté aux producteurs les résultats de l’expérimentation de l’utilisation des pièges à paraphéromones dans certains vergers du Togo. Ce qui a permis à ces derniers d’avoir une idée sur l’efficacité de cette méthode de lutte écologique des mouches de mangues. Comme avantage, l’utilisation des pièges biofeed va considérablement réduire les traitements chimiques nuisibles à l’homme et à l’environnement. Ils assurent la protection des vergers de manguiers et sont économiquement rentable que les autres produits chimiques. Les producteurs ont été également outillés aux techniques de pose des pièges biofeed.
Pour M. Atti Tchabi, directeur de l’ISMA, face aux menaces des mouches de mangues il était indispensable de mener des expertises afin de mettre à la disposition des producteurs des techniques de lutte viable économiquement durables et respectueuses de l’environnement. Il a aussi encouragé les producteurs à se procurer les pièges à paraphéromones de technologie biofeed une fois qu’ils seront mis en vente sur le marché.
Le directeur régional de l’Institut de conseil et d’appui technique (ICAT) de la région centrale, M. Koffi Sourou, a salué l’initiative de l’Université de Kara qui ne cesse d’accompagner et de renforcer les capacités des producteurs de mangues greffées.
Satisfait des informations reçues, les producteurs bénéficiaires ont promis capitaliser les acquis de la formation en adoptant les pièges biofeed et en sensibilisant leurs pairs dans ce domaine. « Nous avons été satisfait du rendement que nous avons eu en testant les pièges biofeed dans notre plantation. Pour cela nous comptons adopter cette méthode pour améliorer notre production », a affirmé Mme Abayo Tchassé. Selon, M. Saibou Adam, président de l’Association des producteurs, revendeuses et exportateurs des mangues de la région centrale, des séances de restitution de la formation seront faites aux autres producteurs pour que les pièges biofeed soient utilisés dans leurs vergers.
Il est donc évident que la maîtrise du problème de la mouche de fruit par les pièges à paraphéromones concourt à la modernisation des vergers nationaux pour la production de mangues greffées pour le marché national et l’exportation.